La Fête des Mères est malheureusement devenue une autre activité de nature commerciale, mais elle était pourtant à l’origine une célébration de l’archétype du féminin sacré vénéré dans toutes les traditions du monde. En cette journée spéciale, j’ai envie de vous partager le fruit de ma longue quête et réflexion en tant que clinicienne directement impliquée dans la santé des femmes depuis bientôt 20 ans.
Même si l’espérance de vie moyenne des canadiennes est de 83 ans,[i] je constate quotidiennement que nous sommes loin de jouir d’un état de santé optimale. Malgré l’avancement phénoménal des technologies, de la médecine et des progrès sociaux, la plupart d’entre nous sommes en mode survie : nous souffrons d’épuisement, de dépression ou d’anxiété, de déséquilibres hormonaux, de troubles thyroïdiens, de maladies auto-immunes et de cancers de plus en plus souvent et de plus en plus tôt. Selon le dernier sondage Gallup, seulement 5 % d’entre nous qualifions notre état de bien-être global comme satisfaisant.[ii]
Qu’est-ce qui nous arrive? Notre mode de vie effréné résultant de la course au capitalisme et sa petite sœur la sacro-sainte productivité, l’éclatement des familles et la monoparentalité, l’augmentation du taux d’autisme et nos parents vieillissants, voilà autant de facteurs qui créent une surcharge de travail disproportionnelle pour les femmes. S’ajoutent à cela les standards de beauté irréalistes auxquels nous sommes soumises via les médias et le manque de valorisation des cycles de vie de la femme, incluant le passage vers la sagesse de la ménopause. Les cycles reproducteurs sont perçus comme des entraves à notre productivité qu’on doit médicaliser et on masque les symptômes dérangeants qui tentent d’attirer notre attention avec des pilules magiques prescrites par des ‘experts’ de notre corps! De plus en plus coupées de nos valeurs féminines telles que notre intuition, notre sensibilité et notre créativité, le corps devient une ‘machine’ dont on doit se méfier, voire l’ennemi à combattre afin de se soumettre aux diktats de la mode du jour qui démonise la diversité des formes, des teintes de peau et le processus normal du vieillissement. Bref, le corps de la femme est devenu la vache à lait de l’industrie pharmaceutique, engraissant au passage les industries de la mode et de la pornographie! Dans le processus, on a oublié que le corps est le temple sacré de notre âme…
Cette coupure abyssale du féminin sacré se manifeste aussi dans de terrifiantes statistiques : 1 femme sur 3 est victime d’abus, sous une forme ou une autre, au cours de sa vie.[iii] Et quoi dire de notre indifférence collective envers notre mère originelle, la Terre-Mère…
Les femmes souffrent, et quand nous souffrons, les enfants, les hommes et toute la société souffrent aussi. La maladie résulte de cette souffrance profonde, de cette fracture entre notre âme et notre personnalité. En tant que naturopathes, nous occupons une position privilégiée qui nous permet de changer cet état de fait. D’abord, parce que nous préconisons une approche vraiment holistique de la santé reposant sur 4 piliers fondamentaux – l’alimentation, l’activité physique, la santé émotionnelle et l’environnement. De plus, nous aidons les femmes à se reconnecter à leur ressenti en le valorisant, et nous leur redonnons leur pouvoir en les responsabilisant pour leur santé et en les considérant comme des partenaires à part entière dans leur processus de guérison. Nous leur offrons des alternatives naturelles et des solutions à plusieurs de leurs symptômes, et nous leur permettons de faire des choix éclairés par rapport à de nombreuses pratiques conventionnelles en matière de contraception, périnatalité, examens diagnostiques, etc.
Il va pourtant de soi que nous ne pouvons guider nos patientes sur les sentiers que nous n’avons pas nous-mêmes explorés. Il en va de notre propre responsabilité individuelle de femme de prendre conscience de notre féminin sacré blessé et de nous guérir mutuellement. Après tout, c’est nous qui enseignons aux autres comment nous traiter ! Partageons nos expériences et pratiquons l’ouverture, le non-jugement et l’Amour inconditionnel. Car au-delà de toute approche thérapeutique, de tout remède et de toute intervention, c’est cette vibration d’amour qui agît comme un diapason et qui permet à nos patients et à notre entourage de s’accorder à cette haute fréquence universelle qui sous-tend toute vie.
Dans mon propre processus de transition vers le mitan de ma vie de femme, je ressens le besoin de transmettre humblement mes connaissances et mon expérience d’inlassable chercheure s’étant abreuvée aux sources de la naturopathie, de l’homéopathie, de l’accompagnement à la naissance, de la thérapie psychocorporelle, de l’anthropologie, du tantra et de divers styles de danse. Je vous invite à mon atelier Déesses en folie, qui constitue l’aboutissement de mon cheminement.
Chantal Ann Dumas, naturopathe N.D. 514-978-9450
Clinique Globe Santé, 4360 Beaubien est, Montréal, www.globesante.com
[i] http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l01/cst01/health26-eng.htm consulté le 10 mai 2015
[ii] http://www.oprah.com/spirit/Total-Well-Being-Defined-by-Deepak-Chopra-Video_1 consulté le 9 mai 2015